Les activités créatives, la musique, les débats et les instructions religieuses ou politiques, l'artisanat, les cadeaux faits à la main et les cartes de vœux constituaient une autre chance de survie. Tout devait être gardé secret, toujours sous la menace d'être découvert par les SS. Il s’est passé beaucoup de choses, de minuscules objets ou écrits en témoignent. Des livres miniatures, des dessins, des figures d'animaux ou un crucifix ont été sauvés et sont soigneusement entretenus pour être présentés dans les expositions du Mémorial de Ravensbrück(Artefacts) Il existe des rapports sur le lieu et l'époque d'un tel monde de résistance intellectuelle et créative. Les conditions d’internement et d’isolement ont donné aux femmes la nécessité d’apprendre sans matériel pédagogique, , de chanter sans livre de chants, d'entraîner leur mémoire ou de rencontrer de nouvelles personnes. Pendant de nombreuses décennies, les survivants de Ravensbrück de différentes nationalités ont parlé avec force de la façon dont ces activités et d'autres similaires avaient nourri leur espoir de pouvoir survivre.
France Audoul née Martinon (13.09.1894 à Lyon - 15.09.1977 à Paris), nom complet: Francine Jeanne Etienne Audoul. Tout comme Hélène Ernst, Felice Mertens, Aat Breuer, Edith Kiss et plein d'autres, France Audoul était l’une des artistes mondialement reconnues au travers de leurs dessins de Ravensbrück. Elle était originaire de Lyon et travaillait à Paris dans différents ateliers d’artiste et dirigeait temporairement son propre atelier. En tant que membre de la Résistance, elle a été déportée à Ravensbrück où elle a finalisé 32 croquis avec des portraits et des scènes de la vie du camp. Après 1945 elle a repris son activité de dessin et a pris part à de nombreuses expositions. En 1966 les dessins de Ravensbrück ont été publiés dans un album - 150.000 Femmes en enfer -. Les originaux des dessins ont été mis sous clé. La famille ne dispose aujourd’hui que des dessins de Geneviève de Gaulle. Fréquente l'école des beaux-arts de Lyon, première exposition en 1929 au "Salon des indépendants" à Paris. La sœur était une poète. Son frère Jean Martinon, chef d’orchestre et compositeur, a également été fait prisonnier de la Résistance. Il continuait à composer après 1945 il était chef d’orchestre à Dublin, Cologne, Londres et Chicago
Pas loin de Berlin, de la capitale Un bout de terre, entouré d’eau, :/ sur lequel nous vivons derière le mur, sur lequel est le camps de Ravensbrück /:
De bois 32 baraques bunker, cuisine, betrieb et revier :/ Et les filles, elles vont sans vestes même qu’on a Mars et que ca gêle /:
Ils nous réveillent longtemps avant qu’il fasse jour, De l’ eau chaude, c’est nôtre repas, Puis houste, dehors ! à l’appell, dans le froid, Après c’est la Journée de travail qu’on y vas /:
Quand le froid terrible nous fait gemir, Parcequ’on ne portes que des robes, :/ nous nous rappelons, que le mondes est plein de feux et de lutte, /:
que juste au moment pleurent les frères et les sœurs, père, mère, les aimé/e/s à la maison, :/ mais la lutte aux fronts est ardente et la fin de nôtre soufrance est prôche. /:
Alors: haut la tête, réster fortes camarades, Chantez plus hardi, tenez le coups jusque Mai ! :/ Seulements deux, trois tortures restent a endurer Et le rossignol s’est déjà levé et approche. /:
Il vas ouvrir la porte à la libertée, Nous otter le habit rayé :/ et nous guérrir les bléssures de nos cœurs et nous consoler, apaiser la soufrance. /:
faites courage a vos cœurs, femmes russes (françaises)! pensez –y que vous êtes Russes (Française)! :/ rendez vous comptes que bientôt nous allons revoir notre terre russe (française) /:
Französisch: Sophie R. Luschnat